La forêt d’Amazonie renferme une prodigieuse biodiversité, dont fait partie l’iconique jaguar. Une richesse que l’on connait peu : on estime que 80 % des espèces sont encore inconnues, alors que les menaces se multiplient sur la forêt amazonienne.  Une véritable course contre-la-montre est ainsi enclenchée : il s’agit de découvrir, comprendre et protéger des milliers d’espèces avant qu’elles ne disparaissent, pour de bon, avec leur habitat. 

L’Amazonie abriterait 10 % de la biodiversité planétaire. Mais impossible d’en être certain : en moyenne, plus d’une nouvelle espèce est découverte tous les deux jours ! Voici cinq espèces dont vous n’avez jamais entendu parler, et qui ont retenu notre attention. 

Mico munduruku 

Lorsque des scientifiques ont repéré trois ouistitis à queue blanche dans une zone de la forêt amazonienne située entre les rivières Tapajós et Jamanxim, au Brésil, ils ont immédiatement pensé à une nouvelle espèce. Les queues blanches sont très rares chez les primates d'Amérique du Sud. Des recherches plus poussées leur ont donné raison. Le Mico Munduruku, nommé d'après le peuple autochtone Munduruku, est apparu pour la première fois dans la littérature scientifique en 2019. Sa queue, ses mains et ses pieds d’un blanc immaculé ainsi que ses avant-bras blancs aux coudes beiges lui confèrent une silhouette caractéristique qui capte l’attention.  Mais le singe nouvellement découvert s'est aussi vu immédiatement attribuer le statut d’espèce menacée sur la liste rouge de l’UICN, car son habitat est soumis à une forte pression.  

Le tamatia d’Obama (Nystalus obamai) 

Cet oiseau a été baptisé du nom de l’ancien président américain, Barack Obama. Le Tamatia d'Obama est un oiseau curieux avec un bec robuste et des yeux remarquables. Il vit dans les zones de « terra firme », des forêts matures avec des sols riches, comme au pied des montagnes des Andes. Lorsqu'il chasse, le tamatia d'Obama peut rester immobile pendant une heure avant de lancer un assaut aérien pour capturer sa proie. L'espèce, comme d'autres espèces récemment découvertes, se trouve principalement dans des zones protégées telles que la réserve Chico Mendes au Brésil et le parc national Sangay en Équateur.  

Gelanoglanis pan 

Ce poisson-chat miniature au physique étrange a été découvert en 2014 dans la rivière Teles Pires, dans le sud du bassin amazonien. Ce poisson présente des caractéristiques étranges. Par exemple, il ne mesure que 2,5 cm, et ne aucune ossature dans la tête. Le mâle adulte possède notamment  un gonopode remarquablement long, c’est-à-dire une nageoire anale qu'il utilise pour fertiliser les œufs. C'est la raison pour laquelle il porte le nom de « Pan », le dieu grec de la fertilité et de la sexualité masculine.  

Pristimantis imthurni 

Voilà une petite grenouille à la fois splendide et charmante. Par son éclat doré, elle ressemble à une pépite d'or brute. L’espèce vit à une altitude de 2 400 mètres dans les hauts plateaux montagneux du « Monde perdu » au Venezuela.

Le Tyranneau de Mendes (Zimmerius chicomendesi) 

C’est en 2009 que le chant du tyranneau de Mendes, un oiseau chanteur de la famille des Tyrannidés, a été entendu pour la première fois près des rives de la rivière Rio Madeira, au Brésil. Mais ce n'est que fin 2011 qu’il a été observé. Cet oiseau, qui a une fonction importante de dissémination des graines de gui, a été nommé ainsi en hommage à Francisco Alves Mendes Filho, plus connu sous le nom de Chico Mendes. Ce leader indigène et une figure bien connue de la protection de l'Amazonie, qui a attiré l'attention internationale sur les problèmes liés à la déforestation des forêts tropicales. 

Urgence : lutter contre la déforestation 

Les problèmes soulevés par Chico Mendes il y a plusieurs décennies existent toujours aujourd'hui. La forêt amazonienne est plus que jamais menacée par l'exploitation forestière, l'agriculture, l'exploitation minière et d'autres activités économiques non durables. Le rythme de la déforestation en Amazonie en 2021 indique que pour la troisième année consécutive, la forêt perdra environ 10 000 km². Ce niveau est supérieur de 60 % à la moyenne de la décennie précédant l'administration actuelle (2009-2018), qui était de 6 400 km². 

La survie de ces espèces nouvellement découvertes est incertaine, tout comme celle d'espèces emblématiques comme le jaguar, le roi d'Amérique du Sud. Le WWF s'attaque à ces problèmes à la fois localement et en Europe. Découvrez ce que nous faisons et comment vous pouvez contribuer.