Comment installer un collier GPS à un lion

Comment installer un collier GPS à un lion

Sauvegarder le lion est une affaire complexe. Parmi les activités que finance le WWF pour protéger le roi de la savane, il y a l’étude de ses populations. Car c’est seulement en comprenant l’animal et ses menaces que nous pouvons efficacement le protéger. Embarquez avec Shadrach Mwaba et son équipe à bord d’une mission difficile : celle de poser des colliers GPS sur deux lions dans le parc national de Sioma Ngwezi, en Zambie.

C’est un de ces métiers dont on entend rarement parler : Shadrach Mwaba est « écologiste de terrain » pour le WWF en Zambie. Son quotidien est varié, mais tout ce qu’il entreprend a pour but de protéger le lion. Récemment, il a mené une équipe au cœur de la savane pour poser des colliers satellites. 

En effet, la sauvegarde du lion passe notamment par l’étude de sa population, de ses migrations et de son habitat. Le collier satellite permet de comprendre les déplacements du lion, de déterminer les habitats les plus cruciaux qui doivent être sauvegardés, et de cibler stratégiquement les efforts fournis pour protéger humains et bétail. C’est une des activités rendues possibles par le WWF-Belgique et ses sympathisant·es. Merci  ! 

Terre de lions et d’humains 

Qui est partant pour un face-à-face avec un lion ? Aussi effrayant que cela puisse paraître, c’est une situation habituelle pour les communautés locales vivant à la périphérie de la zone de conservation transfrontalière Kavango-Zambezi (KAZA, à cheval sur la Zambie, le Zimbabwe, l’Angola et la Namibie).  

Cette zone abrite environ 15 % des lions d'Afrique et, malgré sa superficie de 520 000 km² (presque la taille de la Suède), les lions et autres grands carnivores entrent régulièrement en conflit avec les humains. Une situation préjudiciable tant pour les lions que pour les gens et, finalement, pour l'ensemble de l'écosystème.   

C'est la même histoire depuis toujours : le lion rencontre des humains et du bétail, qu’il blesse ou tue ; ensuite, il se fait abattre en représailles.  

Pour Shadrach Mwaba, le conflit entre les lions et les humains est une réalité quotidienne. « En grandissant en Zambie, j'ai vu la lente disparition de la faune sauvage aux mains des humains. J'ai vu des animaux braconnés, y compris des lions, vendus pour la viande de brousse et leurs parties. C'est la raison pour laquelle j'ai opté pour une carrière dans la conservation. Je me souviens avoir pensé que c'est nous, les humains, qui avons créé la crise de la conservation, et que nous sommes les seuls à pouvoir la résoudre », a ajouté Shadrach.  

Young lionness

Mission lion : presque impossible

Shadrach a rejoint le WWF-Zambie 2020 pour aider le département des parcs nationaux et de la faune et les biologistes à localiser et à poser des colliers aux lions. L'équipe n'en était pas à sa première tentative, puisqu'elle essayait de poser un collier aux grands carnivores depuis des années, sans succès.  Les lions de Sioma Ngwezi étaient insaisissables et très timides, ce qui rendait le collier presque impossible. Mais ils ne se sont pas découragés. 

Le marquage des lions 

Six jours, pas moins : c’est le temps qu’il aura fallu à Shadrach et son équipe pour trouver et poser un collier sur un lion et une lionne.  

La peur, l'anxiété et l'excitation sont les maîtres-mots lors d'une expédition de marquage de grands carnivores. Une fois les deux animaux localisés, le vétérinaire les a endormis à l'aide d'une fléchette. Les lions ont mis environ dix minutes avant d’être complètement immobiles. Les membres de l’équipe ont alors recouvert les yeux des félins et installé les colliers. Ils en ont profité pour prendre leurs mesures et quelques échantillons (sang, poils, matière fécale).  

En trois quarts d’heure, l’opération était terminée. Pour finir, ils ont administré un médicament pour réveiller les lions. Dans la demi-heure, ils ont repris le cours de leur vie.  Le lion muni d'un collier a été baptisé Jackson, du nom du vétérinaire qui l'a piqué. La lionne a été nommée Lady Silowana, d'après le nom du paysage de Silowana où elle vit. 

Lion asleep

Rassembler les pièces du puzzle  

Maintenant que les lions sont munis de colliers, Shadrach et son équipe vont continuer à recueillir des données sur leur localisation, leurs déplacements, etc. Ces informations sont essentielles à l'élaboration de stratégies de conservation visant notamment à protéger les lions de la région.  

Mais le marquage des lions n'est qu'une pièce d'un puzzle bien plus vaste.  

Shadrach a participé à plusieurs autres initiatives qui assureront un meilleur avenir aux lions de Silowana. Il effectue des prélèvements génétiques, apprend aux habitants à résoudre les conflits avec les lions, recueille des données sur les conflits entre l’humain et le lion et soutient la mise en place de pièges photographiques auprès du département de la faune et du parc national afin de combler le manque de connaissances.  

Message d'espoir pour les lions

Shadrach nourrit l’espoir de voir un jour les populations de lions retrouver leur gloire passée. « Le rugissement des lions dans la vaste plaine herbeuse de Liuwa et les nuits passées à les suivre font partie des meilleurs moments de ma carrière. Mon rêve est de voir le nombre de lions augmenter et de repeupler leurs anciens domaines vitaux perdus. C'est peut-être un objectif ambitieux, mais je me rapproche chaque jour un peu plus de sa réalisation. » 

C’est grâce aux dons que nous recevons que nous pouvons mener des missions essentielles comme celles-ci, et participer à donner un avenir au lion. 

 

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