Fonds pour la nature d’ici : des projets locaux qui ont de l’impact !

Fonds pour la nature d’ici : des projets locaux qui ont de l’impact !

Protéger la nature près de chez soi, tout le monde peut le faire. En 2021, le WWF a lancé la première édition du « Fonds pour la nature d’ici ». Le concept ? Soutenir financièrement des petits projets de protection et restauration de la nature en Belgique, portés par des citoyen·nes. 47 projets ont ainsi pu bénéficier d’une bourse pour développer leurs initiatives sur le thème du climat, de la biodiversité, de l’agroécologie, etc.

La nature autour de nous a besoin de notre aide. Et nous sommes nombreux et nombreuses à vouloir retrousser les manches pour façonner un plus bel environnement. Mais comment ? C’est là que ça se complique. Le WWF a voulu encourager cette créativité en lançant le « Fonds pour la nature d’ici », en collaboration avec la Fondation Be Planet. En tout, 47 initiatives ont reçu entre 2 500 € et 5 000 € pour créer un impact positif sur la nature près de chez nous.

Un fonds pour soutenir des initiatives locales pour la nature

Delphine Delire est chargée de ce projet au WWF. Depuis le lancement de l’appel à projets du Fonds pour la nature d’ici, un constat confirmé : « beaucoup de personnes veulent agir pour prendre soin de la nature proche de chez eux… Mais ils ont besoin d’un coup de pouce pour se lancer. », explique Delphine Delire, gestionnaire du projet au WWF.


Parce qu’il ne s'agit plus de repousser l’action : la pression sur les ressources naturelles, la dégradation de nos écosystèmes et les menaces du changement climatique nécessitent des réponses collectives sans précédent. Le changement doit venir non seulement du sommet (gouvernements, entreprises) mais aussi de la base : toutes ces petites initiatives citoyennes locales y contribueront.

« Que ce soit face au changement climatique - on pense notamment aux sécheresses et aux inondations des étés passés - ou à la suite de la pandémie de COVID-19 : il y a une prise de conscience sur le fait qu’on a besoin de notre nature, et qu’on doit la protéger. », explique Delphine Delire. 

Petits projets, grands impacts

Les projets soumis devaient avoir un impact direct sur la nature en Belgique, que ce soit sur l'agriculture durable, la pollution, la sécheresse, le climat ou la biodiversité. Ils devaient aussi avoir, autant que possible, un impact social, être inclusifs, participatifs, réalistes, originaux ou innovants.

La créativité a été au rendez-vous. Avec les 2 500 € à 5 000 € de bourse par projet, ils auront l’occasion de se développer pendant l’année à venir…

Aperçu de quelques-uns de ces projets inspirants.

Canal it Up : Kayak contre la pollution du canal de Bruxelles  

Pieter Elsen vit aux abords du canal de Bruxelles. En 2019, il en a brusquement assez de la quantité de déchets sur l'eau. « J'ai acheté un kayak et j'ai commencé à retirer moi-même les déchets du canal », explique-t-il. « On peut facilement voir qu'il y a peu de biodiversité et que l'eau est sale ».

Le mouvement a pris de l'ampleur et 12 volontaires ont créé une ASBL pour nettoyer le canal et redonner sa place à la nature. Aujourd'hui, tout le monde peut participer gratuitement aux sorties en kayak pour collecter les déchets. « Plus de 2 000 personnes se sont déjà inscrites. C'est formidable de voir que tout le monde veut contribuer à améliorer la situation. »

Le financement permettra de poursuivre leurs actions de lobbying, d’entretenir des îles végétalisées, de mettre en place des initiatives de recyclage des déchets récupérés, et de développer des projets de sensibilisation.

Une forêt comestible pour une alimentation durable 

Le rêve de l’ASBL Forest Farm ressemble à un jardin d'Eden : un potager collectif en permaculture sans engrais. Un jardin ombragé par des arbres fruitiers, qui capturent le carbone, protègent les cultures et accueillent une riche biodiversité.


« Je me suis posé la question du rôle des arbres dans l'agriculture : pourquoi ne voit-on pas plus d'arbres dans les champs ? », explique Laurence Claerhout, l'une des fondatrices de Forest Farm. « C'est ainsi que nous avons découvert le concept de forêts-jardins ». Une forêt-jardin comestible peut contenir jusqu’à sept différentes strates : arbres, vignes, arbustes, couvre-sols … Les arbres retiennent l’eau avec leurs racines, leurs feuilles enrichissent la terre, leurs racines peuvent améliorer la structure du sol, et leurs branches protègent les cultures de la chaleur. 

Avec le financement du Fonds pour la nature d’ici, l’ASBL veut doubler la taille de son terrain actuel (5ha) et y faire de petits aménagements. Mais ce qu’ils veulent avant tout, c’est renforcer leur collaboration avec des agriculteurs et agricultrices alentour.

Une réserve naturelle pour les castors dans les vallées ardennaises

Lorsque l'association Beverwerkgroep a été créée dans les années 2000, les castors avaient déjà disparu de Belgique depuis plus d'un siècle. Aujourd'hui, l’avenir s’est éclairci pour ces petits architectes de la nature : on compte près de 500 castors en Flandre et plus de 2000 en Wallonie.

Mais les zones de rivières sauvages dont ils ont besoin pour s'épanouir restent rares. En 2014, l'association a acquis, grâce à un financement participatif, un site privé près d'Houffalize. « La présence des castors elle-même bénéficie beaucoup à la biodiversité, » explique Jorn Van Den Bogaert, membre de l’association. « Par exemple, si la cigogne noire est de retour en Belgique, c’est notamment grâce aux castors. »

Avec le financement alloué par le Fonds pour la nature d’ici, l’association compte acheter d’autres terrains afin d’agrandir la réserve naturelle. Et permettre aux castors, grâce à la construction de leurs barrages notamment, d’aider à restaurer une biodiversité riche.

Une microforêt à Gembloux comme refuge pour la biodiversité 

Le confinement a fait réfléchir de nombreuses personnes sur notre relation avec la nature. À cette époque, Quentin Douillet décide de lancer un projet de plantation. « Cela faisait des années que j'avais envie de planter des arbres à mon échelle », explique-t-il. « J'ai fait des recherches et j'ai découvert les forêts de Miyawaki. » Cette technique consiste à planter à proximité les unes des autres des dizaines d'espèces indigènes très bien adaptées à leur biotope. Les arbres sont alors en concurrence les uns avec les autres pour atteindre la lumière du soleil : certaines espèces ne survivront pas, mais leurs restes enrichissent le sol, de sorte que les espèces les mieux adaptées peuvent prospérer.

Une première microforêt a déjà montré des résultats encourageants. Avec le financement du Fonds pour la nature d’ici, une deuxième mini forêt sera plantée sur le même modèle. Entourée de champs de culture intensive, cette forêt sera un refuge très utile pour la biodiversité.

Tous ces projets ont été créés par des citoyen·nes et des associations passionnées par la nature. Nous pouvons toutes et tous faire notre part pour notre planète. Espérons que ces projets inspirants permettront de faire éclore quelques nouvelles idées pour l’avenir !

En savoir plus sur le Fonds: https://fonds.wwf.be/fr/accueil/

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