le cacao

La Belgique, acteur central dans le commerce mondial du cacao

Le goût riche et corsé du chocolat en fait une friandise sucrée très appréciée des jeunes et des moins jeunes. Connu pour sa forte teneur en antioxydants, le cacao était considéré comme un don des dieux dans l'ancienne culture maya et était utilisé comme une forme de monnaie. Aujourd'hui, la popularité du chocolat n'a pas faibli, la production mondiale de cacao ayant quadruplé depuis 1960. Cela s'est fait directement au détriment des forêts indigènes d'Afrique de l'Ouest, d'Indonésie et d'Amérique latine.

Importer, exporter, consommer

La Belgique est sans conteste un acteur central dans le commerce mondial du cacao. Elle importe en effet près de 10 % de la production globale et en réexporte 61 %, ce qui en fait le cinquième exportateur mondial de cacao et produits chocolatés. Plus de trois quarts du cacao importé en Belgique provient d'Afrique de L'Ouest (Côte d'Ivoire, Ghana et Nigéria), mais aussi du Cameroun et de l'Équateur.

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familles productrices de cacao issues de cinq communautés locales, et totalisant 66,6 ha et 41 625 plants de cacaoyer sont soutenues en Équateur par le WWF.

Importations belges de cacao sous forme brute ou transformée (tonnes, moyenne annuelle, 2013-2017)

Quelles sont les conséquences ?

Une accélération de la déforestation 

L’expansion des cultures de cacao menace les forêts tropicales non seulement en Afrique de l’Ouest, mais aussi dans le bassin du Congo, le bassin amazonien et en Asie du Sud-Est. 

La disparition des forêts n'est pas seulement un désastre pour la biodiversité, elle modifie également les climats locaux. Certaines régions deviennent inadéquates pour l’agriculture, y compris la culture de cacao, ce qui impacte l'équilibre économique des communautés locales.  Pour assurer l'avenir du chocolat, il est nécessaire d'investir dans la protection des forêts existantes et de restaurer les réserves naturelles dégradées.

À ces risques écologiques s’ajoutent des défis sociaux tels que la rémunération des producteurs et des productrices ou encore le travail des enfants, malheureusement encore présent dans les filières cacao.

L'exemple de la Côte d’Ivoire

En 2018, plus de la moitié des importations belges de cacao provenaient de Côte d’Ivoire. Dans ce pays, la déforestation massive liée à l’expansion des cultures de cacao, y compris dans les forêts classées, est bien documentée. Depuis 1986, ce pays a perdu près de 60 % de son couvert forestier. 35 à 40 % de sa production de cacao proviendrait de zones protégées converties illégalement.

Quelles sont les solutions ?

Les systèmes de surveillance et la traçabilité

Pour éviter que le cacao qui arrive sur le marché belge ne soit issu de plantations ayant causé la dégradation des forêts et la conversion d’écosystèmes, la traçabilité du produit est essentielle. Le WWF agit pour mettre en place des systèmes de surveillance utilisant la télédétection, la traçabilité et la transparence des chaînes de valeurs.

Protection des forêts et agroforesterie

Dans les paysages de production, il est urgent de protéger les forêts restantes et de restaurer les forêts dégradées. L’agroforesterie ne devrait pas remplacer les forêts naturelles, mais dans les zones déjà dégradées ou déboisées, elle présente de nombreux avantages pour la biodiversité. Le WWF soutient les communautés en Équateur dans le développement et l'amélioration des cultures agroforestières. Celles-ci permettent de contrôler l'érosion des sols, réduire la perte d'eau et lutter contre l'épuisement des matières organiques et des nutriments du sol. Ainsi, le cacao pousse à l'ombre des arbres indigènes, ce qui produit une fève au parfum et à la saveur exceptionnels.

Les recommandations du WWF

Pour limiter la déforestation liée à l’exploitation du cacao, le WWF préconise des actions concrètes.

  • Adopter un cadre réglementaire européen garantissant que les produits placés sur le marché européen ne sont pas issus de zones déboisées ou converties.
  • Encourager les entreprises à adopter une politique d’achat zéro-déforestation, à assurer la traçabilité et la transparence de leurs chaînes de valeurs et à garantir le respect des engagements de leurs fournisseurs.
  • Participer à des initiatives multipartites en faveur de chaînes d’approvisionnement en cacao responsables, telles que l’Initiative Cacao et Forêts et le partenariat belge « Beyond Chocolate ».
  • Soutenir et développer des projets de production du cacao en agroforesterie, notamment ceux permettant de valoriser des terres dégradées.

Déforestation importée
Arrêtons de scier la branche !