L’huile de palme

une huile problématique

On la trouve dans les biscuits, le chocolat, la margarine ou encore le savon. Polyvalente, elle entre dans la composition de plus de 50 % des produits transformés. Sa culture est la plus productive - par hectare - des cultures oléagineuses : il s’agit de l’huile de palme.

Entre 1995 et 2015, la production mondiale d’huile de palme a quadruplé, passant de 15,2 millions de tonnes à plus de 60 millions. Cette production a surtout lieu en Indonésie (51 %) et en Malaisie (34 %), mais elle prend de plus en plus de place dans d’autres régions tropicales. Cette industrie crée un grand nombre d'emplois et apporte une contribution importante à de nombreuses économies locales et nationales. Cependant, cultivée de manière non responsable, l'huile de palme conduit à la destruction à grande échelle de la forêt tropicale et à la dégradation des tourbières.

Dans nos cosmétiques et nos produits alimentaires

L'huile de palme se retrouve dans de nombreux produits alimentaires et cosmétiques que nous consommons régulièrement ainsi que dans les réservoirs de nos véhicules, sous forme d’agrocarburants.

Le travail du WWF vise à faire en sorte que la production, le commerce et la consommation d'huile de palme soient responsables et contribuent à protéger et restaurer les paysages forestiers, au profit à la fois des humains et de la nature qui les entoure. Pour y parvenir, les entreprises, les pouvoirs publics et les citoyen.nes des pays consommateurs, comme la Belgique, ont un rôle très important à jouer.

5 860 km²
est la surface requise pour satisfaire les importations belges d’huile de palme, provenant principalement d’Indonésie et de Malaisie.

Importations belges d'huile de palme sous forme brute ou transformée (tonnes, moyenne annuelle, 2013-2017)

La conversion des forêts en palmeraies

Le défrichement des terres pour y établir des plantations de palmiers à huile a entraîné une destruction à grande échelle des forêts tropicales, ce qui a causé la perte des habitats d'espèces menacées, comme les orangs-outans, les éléphants, les rhinocéros et les tigres, notamment en Indonésie et Malaisie. L'expansion des zones de production d'huile de palme s'est aussi souvent faite au détriment des droits et des intérêts des communautés locales et des peuples indigènes.

Par ailleurs, le fait que de nombreuses forêts à travers le monde aient été remplacées par des cultures de palmiers à huile dérègle les écosystèmes naturels et contribue au réchauffement climatique. En Asie du Sud-Est par exemple, 21 % des tourbières - écosystèmes cruciaux pour le stockage de carbone - ont été converties en palmeraies.

45 %
des cultures d’huile de palme occupent des zones qui étaient auparavant recouvertes de forêts.

Une production responsable

La déforestation et la conversion des habitats naturels dues à la production d’huile de palme doivent être stoppées de toute urgence. Le WWF encourage, d’une part, une production responsable apportant des moyens de subsistance durables et respectant les droits humains, et, d’autre part, la restauration des paysages naturels afin de reconnecter les différents fragments de forêts préservés.

Le WWF estime que chacun a un rôle à jouer pour mettre en œuvre ces changements. Les entreprises qui produisent de l'huile de palme doivent adhérer à des normes de production responsable, tandis que celles qui commercialisent et utilisent de l'huile de palme doivent exiger de leurs fournisseurs le respect de ces normes et le traçage crédible de l'origine de cette huile. Les gouvernements et les institutions financières, quant à eux, doivent créer un environnement dans lequel la déforestation et la conversion d'écosystèmes naturels pour la production d'huile de palme ne sont plus tolérées.

Les actions du WWF

Le WWF s’engage pour la généralisation d’une production durable d'huile de palme, afin de protéger la nature et d’améliorer les moyens de subsistance des millions de personnes dont les revenus en dépendent. Pour parvenir à cet objectif, le WWF travaille étroitement avec les gouvernements, la société civile, les entreprises, les consommateurs et consommatrices, et ce dans toutes les régions productrices d'huile de palme ainsi que dans tous les principaux marchés de consommation d'huile de palme.

En Belgique plus spécifiquement, le travail du WWF consiste en la promotion auprès des entreprises d’une huile de palme responsable, respectant des critères environnementaux et sociaux, notamment par le biais de la certification RSPO. Nous nous efforçons de faire progresser la transparence et la traçabilité dans leur chaîne d'approvisionnement et encourageons le soutien des entreprises aux petits producteurs et aux projets de conservation sur le terrain. L'un des moyens que nous utilisons à cette fin est la publication d’un Baromètre huile de palme responsable.

Le WWF plaide aussi en faveur d'une législation européenne garantissant que les produits arrivant sur le marché européen ne soient pas issus de zones déboisées et ne soient pas liés à des violations des droits humains.

De plus, la protection de l’environnement passant aussi par la consommation d’une alimentation moins transformée, de saison, locale et durable, voire biologique, le WWF encourage donc ces modes de production et de consommation. Nous recommandons notamment d’acheter les produits certifiés RSPO lorsqu’ils contiennent de l'huile de palme.

Déforestation importée
Arrêtons de scier la branche !

Découvrez comment les entreprises belges se classent
au Baromètre huile de palme 2020.