Le « Bulletin » du Gouvernement de Wallonie à mi-législature

Le « Bulletin » du Gouvernement de Wallonie à mi-législature

Depuis mai 2019, une coalition arc-en-ciel est aux manettes de la Wallonie. Sa Déclaration de Politique Régionale (DPR) faisait la part belle aux questions du dérèglement climatique et de l’importance de la biodiversité pour la résilience de ses territoires. A-t-elle, à mi-législature, transformé l’essai ? C’est à cette question qu’IEW, WWF, Greenpeace et Natagora ont tenté de répondre en faisant une analyse de l’état d’avancement des dossiers et en proposant un bulletin à mi-parcours. Note globale : 51%. Mais l’investissement varie très fort d’une matière à l’autre. Détails.

Important : Ce bulletin n’a de sens qu’accompagné des analyses fouillées des experts des associations signataires téléchargeable ici.

Un contexte particulièrement complexe

Les expert·e·s associatifs qui se sont penché·e·s sur le suivi des politiques publiques des matières environnementales au sens large sont bien conscient·e·s que les 2 ans ½ de travail du Gouvernement de Wallonie ont été marqués par des événements d’une importance telle qu’une prise en considération de retards constatés dans certaines politiques est indispensable. Mais, soulignent-iels, ils ne peuvent en aucun cas justifier une mise au second plan des priorités gouvernementales ! Crise sanitaire et dérèglement climatique pourraient en effet devenir la norme du monde à venir.

De manière synthétique, nous répartissons ci-dessous les onze dossiers suivis en 3 catégories : les réussites franches, les échecs francs et les éléments suffisants à améliorer.

De réelles avancées méritent la grande distinction

Face à l’évolution inquiétante des indicateurs environnementaux, aux appels à l’action émanant des citoyen·ne·s et de la société civile et aux alertes répétées de la communauté scientifique, des décisions politiques majeures, impensables il y a quelques années ont été prises par le Gouvernement wallon :

  • la partie investissements publics du plan de relance est résolument orientée vers l’environnement, faisant de ce plan un des plus vert au monde ;
  • la mise au placard définitive de projets autoroutiers climaticides, inimaginable il y a 5 ans

De sérieux échecs qui plombent la moyenne

Certaines politiques wallonnes sont prônées alors qu’elles sont en pleine contradiction avec l’urgence environnementale et climatique. C’est le cas de

  • la politique aéroportuaire qui relève d’un modèle de développement dont on DOIT sortir
  • l’absence totale de mesures destinées à stopper l’éparpillement de l’habitat et des activités économiques sur le territoire régional.


Une frilosité qui justifie une réussite sur le fil


D’autres politiques, enfin, se cherchent mais peinent, à ce stade à prendre résolument la voie vertueuse de la transition

  • la politique climatique qui tarde à prendre des mesures concrètes pour atteindre un objectif ambitieux;
  • la politique de la biodiversité dont les moyens ont été augmentés mais qui peine à devenir une politique transversale du Gouvernement;
  • la politique de rénovation qui doit oser le bâton à côté de la carotte pour enclencher la vague de rénovation nécessaire;
  • la politique agricole dont on craint qu’elle reste dans un modèle “business as usual”;
  • la mise en place de projets et de filières concrètes d’économie circulaire qui aille au-delà d’un plan d’action;
  • la politique de mobilité qui fait la part belle aux modes actifs et aux TEC mais peine à s’attaquer fermement à la demande de mobilité automobile
  • la politique de l’eau qui doit mieux intégrer les conséquences des dérèglements climatiques.


Oser des mesures disruptives !


Les responsables politiques craignent de prendre des mesures structurelles qui touchent au disque dur de nos sociétés et qui pourtant sont absolument nécessaires ».

Le Stop Beton est emblématique ! Il touche à des habitus culturels profonds (la brique dans le ventre) mais il est pourtant incontournable aujourd’hui, de même que des obligations de rénovation.

La politique de la biodiversité doit percoler dans toutes les politiques et être incontournable dans la gestion des espaces productifs tant forestiers qu’agricoles car ils couvrent la majeur partie du territoire wallon.

Gageons que ce gouvernement aura l’ambition d’obtenir une grande distinction au terme de son cursus !