Pêche durable en Méditerranée

Restaurer les populations de poissons en mer Méditerranée

La surexploitation menace l’équilibre de la Méditerranée

La pêche est tissée dans l'âme de la Méditerranée, de sa culture et de ses traditions. Mais les populations de poissons de la Méditerranée connaissent une crise profonde. Plus de 80 % des stocks de poissons ont été surexploités, et ce chiffre atteint 93 % dans les eaux de l'Union européenne. Les populations totales de poissons dans le monde ont diminué de plus d'un tiers au cours du dernier demi-siècle. La cause de cette crise écologique : l'augmentation de la capacité de la flotte, la pêche illégale et les captures d'espèces protégées. Si les pratiques de pêche ne s'améliorent pas, les stocks pourraient s'effondrer, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour les écosystèmes, pour les communautés et pour l'économie.

Agir sur trois fronts pour restaurer les populations de poissons en Méditerranée

  • Pêcheries artisanales : en permettant aux petits pêcheurs de gérer durablement les ressources dont ils dépendent, le WWF vise à rétablir la santé des stocks de poissons de la Méditerranée et garantir les moyens de subsistance des populations à long terme.
  • Consommation durable : en utilisant le pouvoir d’achat des consommateurs et consommatrices, le WWF entend inciter les industries des produits de la mer à opérer une transition vers une exploitation durable des stocks de poissons. Dans la mesure du possible, le WWF encourage les consommateurs à faire des produits de la mer l'exception. Pour connaître les produits de la mer à favoriser ou à éviter (par exemple, celles qui font l’objet d’une surpêche ou sont élevées de manière non durable), rendez-vous sur le fish guide du WWF.
  • Plaidoyer politique : Le WWF agit au niveau régional et national dans les pays bordant la mer Méditerranée en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient pour empêcher la pêche illégale, non réglementée et non déclarée des espèces marines. Afin de restaurer les populations de poissons et de préserver l'équilibre des écosystèmes marins, le WWF travaille à ce que chaque espèce concernée soit dotée d’un plan de gestion à long terme efficace.
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Nom du projet

Pêche durable en Méditerranée

Région

Méditerranée – Albanie, Grèce et Turquie

Durée

01/2019 - 02/2023

Budget

538.115 €

Partenaires

WWF-Méditerranée

Soutiens financiers

Donations au WWF-Belgique

Documents liés

Notre objectif

Les pêcheurs deviennent de véritables acteurs et partenaires d’une pêche durable, afin de restaurer les stocks de poissons en Méditerranée et d’améliorer leurs revenus.

Nos résultats

1/2

2019

Dans les trois pays sélectionnés, les résultats suivants ont été atteints :

  • l’inventaire des acteurs prioritaires en matière de pêche durable a été réalisé et une rencontre a été organisée pour présenter le projet dans chacun des pays ;
  • sur base d’études scientifiques, un site pilote pour l’implémentation du projet de cogestion de la pêche avec les petits pêcheurs a été identifié en Turquie (île de Mordogan) et une liste prioritaire de sites potentiels en Albanie et en Grèce a été établie ;
  • le niveau d’organisation des pêcheurs dans chaque pays a été diagnostiqué : si ceux-ci sont bien organisés en Turquie (pays qui dispose aussi d’une nouvelle organisation de femmes pêcheuses), les pêcheurs grecs et albanais devront être soutenus dans leur organisation.

2020

  • Sur base d’études scientifiques, trois sites potentiels pour l’implémentation du projet de cogestion de la pêche avec les petits pêcheurs ont été identifiés en Albanie.
  • Le ministère du Développement rural et de l'alimentation grec a assuré son soutien pour un projet de cogestion durable de la pêche en Grèce. Le cadre administratif et institutionnel du secteur des pêches artisanales doit être mieux communiqué aux pêcheurs locaux.
  • Les principes et les directives pour la gouvernance et le développement de la pêche artisanale en Turquie ont été renforcés à la suite de la publication d’une étude scientifique (Catch Per Unit Effort).

2021

  • En Albanie, 3 sites (Parc national Karaburun-Sazan, Porto Palermo et Cap Rodon) ont été sélectionnés comme premiers sites pilotes de cogestion des pêcheries pour assurer une exploitation durable des stocks de poissons.
  • En Grèce, le WWF a réuni plus de 100 personnes - des pêcheurs grecs et des représentants de la pêche de 9 pays - pour discuter des pratiques de cogestion des pêcheries et apprendre des meilleures pratiques de cogestion défendues par les pêcheries à petite échelle de Conil de la Frontera, en Espagne.
  • En Turquie, le WWF a consolidé son rôle de facilitateur pour aider les pêcheries artisanales à promouvoir et commercialiser leurs produits. Une étude intitulée Catch Per Unit Effort: a study of fishing effort and impact et une autre étude demandant une pêche plus sélective ont été publiées et ont conduit à la création de deux nouveaux registres de pêche.

2022

  • En Grèce, une proposition de projet de loi pour un cadre juridique de cogestion des pêches a été finalisée et soumise au ministère du Développement rural et de l'Alimentation en avril 2022.
  • En Turquie, les pêcheurs de Mordogan ont participé à l'élaboration d'une feuille de route pour la gestion des aires marines protégées.
  • En Albanie, le régime des subventions au secteur de la pêche artisanale devra dorénavant prendre en compte un critère de durabilité – la réduction de la pression de la pêche devrait permettre aux stocks surexploités de se reconstituer. De plus, une application mobile est en phase de test pour la collecte des données de la pêche et la gestion des petites pêcheries.
  • En Albanie, un navire de surveillance assure désormais un meilleur contrôle de la pêche illicite, non déclarée et non règlementée.
  • Enfin, un travail de plaidoyer auprès de l'Union européenne, partie contractante de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique, a été entamé afin de promouvoir une proposition d'amendement du plan de reconstitution de l'espadon de la Méditerranée.

Les populations côtières ont le plus à gagner avec la conservation des espèces car ce sont elles qui sont principalement concernées. La pêche représente une partie inhérente de ce qu'ils sont.

John Tanzer

Responsable de la pratique mondiale des océans, WWF International

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